top of page

Habitat 67 suivant l'exposition universelle à Montréal

Waow excellent ! c’est bien ce qui nous vient à l’esprit la première fois ! Rien de tel qu’un petit passage à Montréal, Canada, pour aller visiter l’exposition universelle de 1967. Cet événement marquant a été qualifié de « la plus gigantesque exposition de tous les temps ». Et pour cause… Aller jeter un œil permet de bien s’en rendre compte.

Cette manifestation couronnait le centenaire de la Confédération canadienne et rassemblait entre autres 62 nations.



Habitat 67 a été conçu par l’architecte Israélien Moshe Safdie, alors étudiant de la McGill University School of Architecture. Il avait la vive intention de concevoir un habitat pratique et moins cher qu’en ville, en privilégiant l’intimité des espaces privés. Il souhaitait offrir « un fragment de paradis pour chacun ».

L’industrialisation de processus de construction a guidée sa conception afin d’augmenter la rapidité d’exécution des travaux. Ce concept architectural ambitieux dénote de toutes les références connues. Il regroupe 158 logements, empilés et imbriqués les uns aux autres en blocs de ciment pré-moulés, le tout renforcé par une structure d’acier, un équivalent de notre béton armé. Ces décalages permettent au toit de l’habitation du dessous de servir de large terrasse-jardin à celui du dessus, offrant une vue sur 3 côtés : panorama sans égal.

Ce concept permet également 15 combinaisons possibles allant d’une chambre à quatre chambres. Tiens tiens cela me rappelle étrangement ces containers que certains assemblent aujourd’hui ! Les salles-de-bains et les comptoirs de cuisine sont moulés, faits en un seul morceau : facile et rapide à entretenir avec ce style rendu unique et futuriste. Leur situation est exceptionnelle avec une vue imprenable sur la Cité du Havre et le majestueux fleuve Saint Laurent, et pour ceux les mieux placés ils aperçoivent même l’expo 67 ! Qui ne rêve pas de cette ambiance idyllique avec le bruit léger des flots du fleuve, l’air du large, la vue au loin sur le pont Jacques Cartier et le ciel à perte de vue.

Ce projet expérimental en 1967 est toujours là et il serait intéressant de connaître comment les occupants le perçoivent et à quel prix les logements se revendent, ou s’arrachent ! A proximité tout est prévu pour faciliter la vie des occupants : courts de tennis, aire de jeux, sentier pédestre, piste cyclable, Parc de la Cité du Havre, mais aussi une navette privée vers le centre-ville, un gardiennage jour et nuit, une buanderie commune, des celliers de rangements, une épicerie multi services (dit « dépanneur »), les stationnements. Tous les logements sont climatisés et possèdent un chauffage central.

Le bilan de construction ne semble pas avoir été des meilleurs. Le gros inconvénient ayant été notamment la rentabilité de l’investissement, ce que nous pouvons facilement deviner.

Pourtant prouesse architecturale et magnifique à regarder, nous pouvons rester une heure devant et admirer les imbrications, les volumes, les effets d’ombres, l’appropriation des espaces privés, le traitement des ouvertures, le traitement paysager. Habitat 67 est incomparable grâce à son modernisme et à son originalité.

Mais oui nous sommes très loin d’un bâtiment passif. Évitons aussi le sujet des déperditions thermiques, des calculs de linéaires de parois, de parois froides, d’optimisation des espaces, des très longues galeries de parties communes, bref tout ce qui hante nos têtes pour arriver à la performance à tout prix pour permettre ce confort d’été comme d’hiver. Très écarté de l’efficacité énergétique certes, mais nous avons plaisir de constater de cette réussite architecturale et de l’audace de cet architecte en 1967.


Laurence RYCKWAERT

103 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page