L’expérimentation E+C- va permettre de définir les niveaux à respecter d’une manière réaliste et cohérente en fonction des objectifs envisagés. Comme le rappelle Emmanuel Acchiardi, sous directeur de la qualité et du développement durable dans la construction à la direction de l’habitat, « les bâtiments basse consommation ont déjà constitué un vrai progrès en termes de réduction des consommations d’énergie. Dans la continuité de l’accord de Paris sur le climat de décembre 2015, le gouvernement a présenté dés le mois de juillet 2017 son plan Climat qui vise la neutralité le carbone en 2050. En tant que contributeur important aux émissions de gaz à effet de serre (GES), le bâtiment doit participer pleinement à l’effort collectif. » L’esprit de cette expérimentation E+C- est donné : créer les bâtiments performants de demain.
C’est bien avec des professionnels engagés et convaincus que nous pourrons en tirer les enseignements, tant sur le plan de la faisabilité technique que de la soutenabilité. Un point d’étape sera indispensable pour analyser les résultats et généraliser les demandes lors de l’entrée en vigueur de la future RE (réglementation environnementale).
Les premiers projets sont majoritairement E2-C1 assez proches de la RT2012. Passer en E3 ou E4 plus exigeant est rarement attribué, quant au niveau C2, il apparaît difficile à atteindre.
Le mot d’ordre : sobriété et efficacité énergétique. Une modélisation de l’analyse du cycle de vie (ACV) des matériaux est impérative pour permettre d’identifier la structure des émissions de carbone et les leviers de réduction carbone entre les consommations énergétiques et le choix des matériaux. Aucun mode constructif ni vecteur énergétique n’est exclu.
En objectif de carbone 2, l’ambition est renforcée sur le CO2 avec le respect à minima du socle énergie. Pour atteindre ce niveau il faut renforcer le travail de réduction de l’empreinte carbone du bâtiment en améliorant les consommations énergétiques et le choix des matériaux. Des données environnementales sont attribuées à chaque composant, et sont issues soit d’une Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES) soit d’un Module de Donnée Environnementale Génétique par Défaut (MDEGD). Lorsque la totalité des données PCE (Produits de Construction et Equipements) est renseignée, le moteur de calcul de l’analyse du cycle de vie (ACV) va ventiler l’ensemble des données pour obtenir une évaluation globale. Les résultats de l’ACV se font par contributeur selon un séquençage par module du cycle de vie : produits de construction et équipements, consommation d’énergie, consommations et rejets d’eau et chantier.
La région Occitanie met en avant les projets exemplaires suivant un appel à projet dit NoWatt. Le taux NoWatt se définit comme la comparaison, à toutes les étapes d’un projet (conception, chantier, exploitation, fin de vie) , de l’énergie économisée NoWatt par rapport à l’énergie dépensée d’une solution standard, réglementaire, appelé bâtiment de référence RT2012 (règlementation thermique 2012). L’appellation In’NoWatt se définit comme la réduction en nombre d’année de l’empreinte énergétique d’un bâtiment NoWatt par rapport à un bâtiment réglementaire de référence RT2012.
Les premiers acteurs de ces projets « expérimentaux » ont permis de faire remonter les freins rencontrés pour satisfaire aux exigences sur les deux niveaux E+C-, en fonction des matériaux et des équipements.
Le projet de la résidence COURRIER SUD à Toulouse que notre cabinet d’architecture a en charge a été retenu par la région dans le cadre de cette expérimentation.
La prise de conscience appartient à chacun de nous, nous avons le devoir d’avancer vers la performance et de le faire savoir.
Laurence RYCKWAERT
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